Defluo Libra

 « La mort m'attend. »

PSYCHOLOGICAL CONFESSIONS

Comment un homme comme Libra a-t-il pu choisir de naître ? Mystère... Pourtant, douleur naturelle fut la sienne à ce moment-là : être compacté puis libéré... nous en ignorons tous desquelles affreuses similitudes nous avons à nous attabler autour de ce grand jour qu'est la mortalité. Enfin... Libra avait cela de particulier qu'il semblait refuser cette méconnaissance. En effet, chaque fois qu'il déchirait la chair de ses adversaires, aux pouvoirs de ses muscles trempés dans une vie d'une violence inouïe, l'ignorant des pitiés, le content des soupirs sec, la coupure du corporel : cet homme... ne trouvait rien de mieux à penser que « bon débarras ».

Mais en dehors de cet aspect un peu misanthropique amateur des reflets rouges de l'Homme de sa personnalité, Sieur Defluo était quelqu'un ayant su posséder les qualités pour vivre avec autrui. Dans sa tête, il était un échec de ne pas accepter le « advienne que pourra », et ce, du plus fatalement possible. Il combattait sans échoir dans la contrainte de quelconques principes. « Les principes, disait-il, c'est bon pour ceux qui ne savent pas tolérer l'alcool. »

STORYLINE OF THE CHARACTER

Lorsqu'il finit de téter les seins de la mère, au sens propre comme au sens figuré, et que son père, un forgeron, le déçut grâce aux dernières comparaisons entre le rêve et la réalité, qu'un enfant comme lui se fit fort de ne pas abandonner, tous ses sains cauchemars prirent légitiment le pouvoir de ses choix.

Il échangea son sourire pour de la détermination et quitta son foyer natal. Épée volée avec lui, il organisa ses pas dans le but presque de mourir. Il vécu tous les combats possibles pour se moquer du fait qu'il était toujours en vie. Son corps s'enveloppa peu à peu de cicatrices et l'expression de son visage fit doucement la preuve que la proximité de la mort ne crée pas le paradis. Au fur et à mesure que sa capacité à tuer augmentait, il comprenait que le temps qui le travaillait aujourd'hui sera le même qui le travaillera demain, et sa concentration au combat devenait naturellement plus affûtée d'années en années.

Frappé d'agissements exemplaires pour un rien de cette uniformité quotidienne qui enlace tant de gens, telle la terre est enlacée par les racines et telle la lumière est enlacée par les couleurs, c'était là un guerrier dans ce monde qui accroissait sa force avec son indépendance pour tout ce qui n'entrait pas dans les normes de sa force.

Un jour, cependant, Monsieur ne dit pas non contre la bassesse de prêter sa force à un groupe d'anti-impérialistes. Que serait la hasard, si ce n'est qu'un beau salaud, d'abord, de maintenir éternellement un bohémien secret dans le secret de la bohème ? Le hasard ne fit pas de traitement de défaveur à notre héros et ce dernier ne trouva pas d'inconvénients si infects à s'entourer de personnes qui devenaient pas à peu des habitudes et des rituels dont les privilèges devenaient peu à peu l'instrument de sa volonté.

La simplicité de la vie eut le dessus sur lui et il trouva cela bon.

Jusque là, il avait été une sorte d'abeille qui pollinisait le monde avec les conséquences de sa force. Maintenant, il devenait plus humain et mature. Le fait d'avoir une faction eut des conséquences objectivement bénéfiques sur lui. Il y trouva une certaine paix intérieure et se fit plus tendre dans le poids qu'il infligeait à ceux qu'il ne découpait pas. Bref : il devenait plus gentil.

Au lieu d'être la victime de sa passion des combats, il en devenait peu à peu une sorte de messager. Ses réflexes en développaient une certaine intellectualité qui endormait la primitivité du sang et faisait de lui le sens même des batailles que ses ennemis semblant désespérés engageaient contre lui. Il obtint le prestige et les moyens de s'équiper comme il aimait l'être et acquis une épée gigantesque ainsi qu'une armure noire.

Malgré tout, cette vie encadrée le faisait souvent mourir d'impatience pour les prochains combats. Comme il haïssait la passivité, il prit une certaine distance avec le groupe et s'autorisa des absences prolongées durant lesquelles il partait en ville à la quête de quelques bagarres pas trop sanglantes. Les citoyens quelconques n'étaient pas des gens très compétents à assouvir sa soif de défi, mais se promener parmi eux avait quelque chose qui, même s'il ne comprenait ni pourquoi ni comment, le rendait meilleur... ou du moins... il sentait que cela organisait encore mieux ce qu'il était et donc, qu'il serait encore plus fort pour le prochain combat. Il aimait donc errer parmi les gens honnêtes et simples qui, même s'ils faisaient cas de son allure, ignoraient ce qu'il était... tout en s'en doutant un peu. Heureusement, la plupart du temps, on le confondait avec un général ou quelque chose du genre. Lorsqu'on l'interrogeait, il ne répondait pas. Libra n'aimait pas parler. Personne n'insistait.