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 Quand trois esprits se rencontrent

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Thénos
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Thénos


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MessageSujet: Quand trois esprits se rencontrent   Quand trois esprits se rencontrent EmptyVen 3 Avr - 17:09


La plupart des ménagères se réveillaient alors que Thénos parcourait déjà les rues pavées de la partie haute de la cité. Il avait loué une petite chambre dans une auberge non loin de son travail, il ne pouvait pas se permettre de passer deux heures par jour à marcher pour aller à son lieu de travail. Pour cela, il avait demandé une petite prime, qu'on lui avait bien évidemment accordée. Il n'était pas le meilleur, mais tout le monde savait qu'il était parmi les plus habiles et les plus sérieux. Hervin pionçait encore lorsqu'il quitta sa modeste piaule. Ils étaient tous les deux sur une oeuvre d'une importance presque capitale pour l'homme qui les avait engagé. Leur devoir était de remettre en état la halle est d'une des bibliothèques de la cité.
Thénos appréciait arrivé en avance le matin, et il restait aussi plus tard que ses collègues, le soir. C'était un travailleur, que rien n'arrêtait. Hervin n'avait pas ses aptitudes physiques, c'est pour cela qu'il lui laissait une heure de sommeil en plus, mais ce matin, c'était différent. Il n'allait pas directement à la bibliothèque. D'ailleurs, il avait prévenu ses collaborateurs, qu'aujourd'hui, il risquait d'arriver en retard. Le chef de travaut avait rapidement protesté, mais le jeune charpentier n'en démorda pas. Il était le seul à arriver en avance depuis le début du chantier. Tous les jours, le premier, il pouvait arriver en retard une fois, hein. L'autre ne broncha pas plus.
En effet, ce matin, il se dirigeait à l'opposé de la bibliothèque, il devait voir quelqu'un. Alors qu'il marchait rapidement dans la cité, il regardait les différents bâtiments qu'il croisait. Ils étaient d'une manufacture bien plus artistique et de bien meilleure qualité que ceux de la partie basse, mais il ne se sentit pas non plus très ridicule par rapport à ça. Il savait comment étaient fait ces bâtisses, et celle de par chez lui, et il n'y avait que très peu de différences en réalité. Certes, l'on utilisait de bien meilleurs matériaux, et c'était les plus doués des charpentiers qui les construisaient. Certes, les ornements qui se trouvaient de-ci de-là sur les murs et les plafonds étaient magnifiques. Cependant, ce n'était pas comme ça qu'il aimait les maisons, lui. Il les aimait rustique, ayant un vécu, une sorte d'âme. Dans la partie basse, même si toutes les maisons sont semblable, chacun y a mis de sa patte, l'on peut voir deux maisons identiques, mais diamétrialement opposées. Et c'était ça qu'il aimait particulièrement dans la partie basse, et pas ces maisons qui n'ont rien en commun et qui se font passer pour de magnifiques chef-d'oeuvre. Il soupira, arrivé devant le grillage du jardin de ceux qu'il venait voir.
Il aurait préféré être accompagné, au moins par Hervin. Cela lui aurait évité certains désagréments. Il attrapa la poignée et ouvrit le portail, il le poussa et entra dans le grand jardin. Il n'était pas si grand que ça, mais avoir dans cette partie de la ville un jardin comme celui-là revenait à avoir un grand jardin. Il était, cependant, assez grand pour accueillir, à droite du portail, une table pouvant recevoir une dizaine de personne bien installée, une paire de banc, l'entourant et, sur la gauche, un petit terrain de jeu pour enfant. Au centre, il y avait bien évidemment la petite allée qui menait directement au petit manoir de Lohirin et Kirlien.

Lohirin et Kirlien étaient deux frères, l'un est à peine âgé de seize ans et l'autre en avait trois de plus. Pour Thénos, ce sont un peu comme des camarades de cours, qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs mois déjà, mais en réalité, ce sont ses cousins. Aucun d'eux, par contre, n'étaient le père de Hervin, mais ils le connaissaient bien, comme ils étaient leur oncle. Pourquoi venir ici, par une heure pareil, me direz-vous ? Et bien, simplement...

"Parce que je ne pouvais pas travailler à trois croisements d'ici sans venir vous saluer."

Voilà ce qu'avait répondu Thénos au plus jeune d'entre eux, lorsque sortit par la grande porte, lui avait demandé. Ce n'était que de la politesse, mais il ne les détestait pas du par leur statut. Ils n'avaient rien à voir avec lui, et c'était sans doute mieux ainsi.

"Hervin n'est pas avec toi ?
- Non. Le travail de charpentier est encore un peu rude pour lui, il doit être en train de dormir à cette heure-là.
- D'accord... Viens, entre !"
Il ne se fit pas prier, car la fraicheur du matin lui herrissait toujours les poils. S'en suivit des modalités, comme "comment tu vas, depuis le temps ?" ou des "Toujours pas prêt à monter dans la partie haute ?". Thénos avait toujours la même répartie, laissa pantois la plupart des gens avec qui il parlait, mais ils le connaissaient, ils avaient l'habitude.
Très vite, son deuxième cousin apparut dans la pièce où il avait été invité, le saluant à son tour. C'était le plus agés, celui qu'on disait maitre de la maison, à ces côtés, un petit chien noir, son avatar, aboya en le voyant. Ce n'était pas agressif, loin de là, et une fois à ces côtés, il se laissa bien gratter le dos pendant une petite minute avant de rejoindre son maître.
Paradoxalement, la discussion débuta vraiment qu'au bout d'une demi-heure. Thénos, qui semblait en arrivant, pas très chaud à l'idée de venir, s'était lentement décontracté et parlait maintenant à ses cousins comme s'il ne les avait jamais quitté...
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Sora Irion

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MessageSujet: Re: Quand trois esprits se rencontrent   Quand trois esprits se rencontrent EmptyMer 8 Avr - 15:24




Puisse ma colère guider ma lame.



PARTICIPANTSSora Irion
Résumé • La vie au sein de la ville basse, si elle n'est pas forcément la plus palpitante qui soit, n'est pas non plus de tout repos. C'était d'autant plus le cas pour Sora, fils de forgeron, qui devait se charger de donner un coup de main à son paternel depuis le décès de son frère aîné.  



« Qui n'a pas les faiblesses de l'amitié n'en a pas les forces. »

La Cité haute. Un quartier comme un autre, plus abondant en richesses et en magies que la Cité basse, mais semblable en bien des points. Le fils du forgeron, assis sur une calèche qui remontant la rue principale en direction des illustres bibliothèques soupira de lassitude en songeant à toutes les fausses rumeurs qu'il avait pu entendre sur cette partie de la ville. Ce n'était que l'une des toutes premières fois qu'il se rendait ici, envoyé par son paternel en compagnie de l'un des apprentis de la forge pour livrer tout un tas de matériel en acier à la bibliothèque locale, mais il avait pourtant déjà l'impression de connaître cette immense ruelle par cœur. En même temps, rien ne sortait véritablement de l'ordinaire : c'étaient toujours les mêmes marchands, les mêmes passants, les mêmes gardes... La vie ici semblait encore plus ridiculement monotone que dans les environs de sa propre maisonnée, et le jeune homme se demandait comment certaines personnes pouvaient se complaire à de telles mascarades. Le seul moyen qu'ils avaient trouvé, Sora et ses camarades, à échapper à cette effroyable monotonie, c'était d'aller d'eux-mêmes chercher l'action : s'entraîner, courir dans les ruelles, escalader une bâtisses brinquebalante d'un quartier présumé pauvre... Mais ici, le jeune forgeron avait l'impression que cet aspect lisse des choses interdisait d'office ces comportements outranciers et déplacés. Au final, l'atmosphère dégagée n'en était que plus déplaisante encore : il était pour cela satisfait de n'avoir à y passer que pour une simple livraison. A partir du moment où ils eurent passé la barrière de la douane entre les deux parties de la cité, certainement destinée à bloquer la course d'hypothétiques anti impérialistes coupables de dizaines d'actes de terrorismes, les deux compères avaient fait le plus long : ils ne tardèrent pas à voir l'immense et gargantuesque édifice se profiler à l'horizon, les défiant de siècles d'érudition et de savoir empilés au gré des envies.

La calèche avait tout juste marqué l'arrêt que l'Irion, d'un bond agile et gracile, s'en retourna au sol en destinant à son collègue de corvée quelques paroles, prenant la route en direction de la bibliothèque les mains dans les poches : 

❝ ▬ J'vais annoncer notre arrivée à ces bureaucrates... Bouge pas de là, garde la marchandise. De toute façon, c'est pas comme si quelqu'un allait tenter quoi que ce soit, ça grouille de gardes... ❞

Il ne laissa pas le temps à son comparse de lui rétorquer qu'il s'éclipsa déjà, laissant ses jambes le guider sur ces pavés impeccablement propres. L'aspect de richesse était indéniablement au rendez-vous, et le jeune garçon ne s'en imprégnait que difficilement, lui qui avait toujours grandi dans la rugueuse vie d'artisan... Haussant les épaules, songeant qu'il était de toute manière moins pénible d'évoluer au niveau des mœurs d'un autre peuple qu'au sein des flammes du labeur qui était sien depuis désormais quelques mois, le jeune garçon ne tarda pas à pénétrer dans la bibliothèque, retenant un sifflement d'admiration à la vue des étagères qui se succédaient déjà, interdisant le passage aux ignorants et aux analphabètes comme la plus imprenable des citadelles. Sora n'avait désormais plus qu'à mettre la main sur un bibliothécaire, qui saurait le renseigner quant à la suite des opérations. Il se doutait qu'il devrait fournir un coup de main pour le transport des marchandises, mais rien n'était moins sûr : l'opulence était telle qu'il était tout-à-fait envisageable que ces nobles n'aient demandé l'aide d'autres travailleurs spécialement pour transportés quelques protections d'ouvrages et autres chandeliers.




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